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Date de publication : 22/05/2024
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Serah, première doctorante en cotutelle entre Chimie ParisTech et l’Université de Nairobi

Partenariat stratégique avec l’Université de Nairobi

ParisTech et quatre de ses écoles – AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, École des Ponts ParisTech, Mines Paris – PSL – ainsi que CentraleSupélec signaient il y a un an un partenariat stratégique avec l’Université de Nairobi afin de l’accompagner dans la construction d’un Complexe en Ingénierie et en Science. La thèse de Serah Wanjiku, cotutelle entre l’Université de Nairobi et Chimie ParisTech – PSL, est une des premières actions de long terme mise en place dans le cadre de ce partenariat.

Le 11 mai 2023, Serah Wanjiku, qui était alors en stage de master au sein du laboratoire i-CLeHS de Chimie ParisTech – PSL, assistait à Paris à la signature de l’accord tripartite entre l’Université de Nairobi, ParisTech et quatre écoles – AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, École des Ponts ParisTech, Mines Paris – PSL – ainsi que CentraleSupélec. Cette signature lançait le partenariat entre les écoles françaises et l’Université de Nairobi en marge de la construction du Complexe en Ingénierie et en Science. Ce partenariat, financé par l’Agence Française de Développement (AFD) se construit autour des relations université-entreprise, sujet décliné dans cinq piliers : gouvernance, formation, recherche, innovation, internationalisation. Serah est une des premières bénéficiaires de ce partenariat : l’Université de Nairobi et Chimie ParisTech – PSL ont en effet signé une convention de cotutelle pour encadrer sa thèse.

Vous avez effectué un stage dans le cadre de votre master l’année dernière à Chimie ParisTech. Que s’est-il passé après ?

En juin, il y avait un workshop électrochimie” à Chimie ParisTech avec l’Université de Nairobi. J’ai dû présenter mon travail aux chercheurs français et Kenyans. Prof. Leonidah Kerubo, doyenne de la Faculté de Science et Technologie, était présente ainsi que le chef du Département de chimie, Prof. David Kariuki. Mes codirecteurs, Sophie Griveau et Prof. Immaculate Michira, étaient aussi presents, ainsi que neuf autres maîtres de conferences de l’UoN. Après la presentation, ils ont pose des questions sur mon travail et ont fait des suggestions. J’ai dû aussi écrire un rapport.

Puis une réunion sur la cotutelle de la thèse a été organisée entre Chimie ParisTech et l’UoN avec Sophie Griveau, Cyrine Slim, Laura Trapiella, Leonidah Kerubo, Immaculate Michira et David Kariuki Nous avons discuté du sujet, de la cotutelle et de la procédur à suivre pour ce projet de thèse.

Ils ont décidé de ce que je devais faire entre septembre et Janvier à Nairobi avant de revenir à Paris.  Après la diplomation, en octobre, j’ai dû rédiger le projet de thèse car c’est une exigence de l’UoN. Je dois suivre à la fois le règlement de Chimie ParisTech et celui de l’UoN. J'ai préparé la proposition avec les conseils de tous mes codirecteurs, puis une présentation orale du sujet a été organisée par le professeur Abiy, président de l'UoN Postgraduate, en visioconférence car j'étais alors à Paris.

Sur quoi porte votre thèse ?

Le titre est « Multiparametric biosensors designed by surface modification based on metallic and organic nanoplatforms for the detection of emerging pollutants ». La thèse est codirigée par Sophie Griveau, Professeur à Chimie ParisTech, et Immaculate Michira, Professeur au Département de chimie/Faculté de Science et Technologie à l’University of Nairobi. Je travaille aussi avec les maîtres de conferences Cyrine Slim et Laura Trapiella à Paris et Peterson Guto à Nairobi. J’ai commencé ma thèse en Janvier à Paris et je reste ici jusqu’à fin Juillet. Puis je rentre à Nairobi et je reviens à Paris en mars 2025.

Sur quoi travaillez-vous et avec qui?

Dans la première partie du projet, j'explore de nouvelles stratégies de modification de la surface des électrodes pour le développement du biocapteur. Je travaille sur la création d'un biocapteur pour surveiller les polluants émergents dans l’eau comme les produits pharmaceutiques, par exemple les antibiotiques et les anti-inflammatoires. J'appliquerai le capteur développé sur de vrais échantillons d'eau de la Seine à Paris et de la rivière Nairobi au Kenya. Les polluants émergents sur lesquels je travaille figurent sur la liste de surveillance de l’UE des polluants les plus préoccupants. Nous visons à développer un appareil portable, sensible et sélectif pour l’analyse sur site de ces polluants.

Que pouvez-vous dire de la mise en oeuvre de la cotutelle entre Chimie ParisTech et l’Université de Nairobi ?

Pour l'instant, tout se passe bien. Je participe à une réunion hebdomadaire à Chimie ParisTech avec mes trois superviseurs en France et mes deux superviseurs kenyans rejoindront très prochainement cette réunion hebdomadaire en ligne. Et à mon retour à Nairobi, mes trois superviseurs ici à Paris rejoindront notre réunion hebdomadaire à distance depuis Paris. Je présente mon travail de la semaine et ils formulent des suggestions et des commentaires sur la manière de poursuivre les travaux.

Quelle est la position du doctorant dans le laboratoire ? Comment ressentez-vous cela ?

J'adore, c'est parfait. Tous les membres sont inclusifs et chacun est respecté. Je travaille au sein de l'équipe SEISAD dirigée par Ann Varenne. L'équipe est excellente et serviable. Il y a des doctorants et des étudiants de master de différents pays et cultures (Chine, Mexique, Cambodge, Vietnam, Brésil, Iran, France et Kenya), mais nous nous entendons bien. L'équipe SEISAD se réunit tous les jeudis. Les étudiants de master et les doctorants présentent leurs travaux. C’est une bonne occasion d’interagir, de rencontrer les autres étudiants et professeurs, et de partager nos travaux. Au cours de ces réunions, des contributions et des suggestions sont fournies pour nous aider dans notre travail. Nous pouvons également partager si nous rencontrons des défis ou des problèmes dans le laboratoire. De plus, j'ai accès aux installations de pointe disponibles dans le laboratoire.

En France, conformément au règlement de l'école doctorale, je dois suivre 85h de formation, à réaliser avant l'obtention de mon diplôme : en plus des hard skills nous sommes formés aux soft skills. C’est génial car c’est l’une des principales différences entre Chimie ParisTech et l’Université de Nairobi car nous n’avons pas ces formations obligatoires dans notre cursus à l’UoN. Pour moi, cela a changé ma vie et j’ai beaucoup appris. Jusqu'à présent, j'ai suivi des formations sur la prise de parole en public, l'écriture efficace, l'entrepreneuriat (comment pitcher) et comment identifier mes compétences. Dans cette formation, nous faisons des exercices pratiques pour appliquer ce que nous avons appris et grâce à ceux-ci, j'ai pu comprendre et m'améliorer énormément. Ces formations ont été très instructives et utiles. Et oh !! J'ai toujours mes cours de français.

Nous devons également assister à des séminaires : 20 séminaires scientifiques obligatoires par an animés par des chercheurs expérimentés. Ces séminaires sont organisés par l'école doctorale (École Doctorale 406). Certains séminaires ont lieu tous les lundis à 11h00 sur le campus des Cordeliers et d'autres ont lieu à Chimie ParisTech et nous sommes prévenus à l'avance pour planifier et assister à ces séminaires. Les sujets abordés lors de ces séminaires sont variés et nous apprenons beaucoup de ces chercheurs expérimentés. Cela nous aide également à créer des réseaux : car nous avons la possibilité de rencontrer les professeurs après leurs exposés. Les intervenants ne viennent pas seulement de laboratoires français, mais aussi d'autres pays et nous pouvons également savoir sur quoi travaillent d'autres laboratoires. À l’UoN, il y a des séminaires organisés par le département mais il s’agit principalement de présentations d’étudiants et les séminaires de chercheurs expérimentés sont rares.

À Chimie ParisTech, nous organisons également une réunion mensuelle du laboratoire i-CLeHS où les différentes équipes de recherche peuvent présenter leurs travaux. À l'UoN, Prof. Kariuki, directeur du Département de chimie, rencontre chaque mois des étudiants de maîtrise et de doctorat. Nous partageons nos progrès et les défis auxquels nous sommes confrontés en laboratoire et nous conseillons sur la voie à suivre.

Quelles sont les prochaines étapes de votre thèse ?

Je me rendrai à Nairobi d'ici fin juillet et en mars 2025 je serai de retour à Paris, et j'y resterai un an. Pour ce programme de cotutelle, je dois rester 18 mois au Kenya et 18 mois en France. Mon travail à Nairobi à partir du mois d'août sera pour l'instant la continuation de mon travail à Paris. Il y a donc une complémentarité entre Chimie ParisTech et l'UoN. L'application du biocapteur sera la dernière étape du projet de thèse. La thèse devrait se terminer en décembre 2026.

Que souhaitez-vous faire après la thèse ?

J'aimerais poursuivre quelques post-docs en France pour acquérir plus de connaissances et d'expérience car j'aime la culture ici. Et puis enfin, j'adorerais transférer les connaissances acquises chez moi à l'Université de Nairobi.

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