ParisTech à la découverte du design thinking

Le design et le design thinking sont devenus moteurs dans le monde contemporain afin que les concepteurs comprennent mieux les besoins des utilisateurs, soient en capacité de concevoir des outils et produits répondant effectivement à ces besoins. Le design thinking a ainsi aussi fait son entrée dans la pédagogie et le monde de l’enseignement supérieur. C’est ce que venaient découvrir une dizaine de représentants des écoles de ParisTech lors de cette matinée.

Fabien Eychenne, directeur, et sa collègue Coline Nelson ont accueilli les visiteurs dans un lieu convivial reflétant le fourmillement intellectuel qui prévaut dans les ateliers et autres formations organisées chaque semaine par la d.school. F. Eychenne a présenté la genèse de ce lieu unique : initialement financé par un projet IDEFI et réunissant des acteurs multiples du campus, il a été pleinement intégré en 2020 à la Direction de l’enseignement de l’École des Ponts ParisTech pour en devenir le « Pôle Innovation et Design ».

L’ambition est ici de mettre les outils et les méthodes des designers au service des ingénieurs et des décideurs au sein d’équipes multidisciplinaires qui favorisent la prise en compte des besoins effectifs des utilisateurs dans la conception même de nouveaux produits ou services. La d.school développe ainsi quatre axes de travail : formation initiale à l’École des Ponts, formation continue pour les entreprises, animation d’ateliers et co-design, prospective créative/design fiction.

Le design fait ainsi désormais totalement partie de la formation des ingénieurs de l’École des Ponts ParisTech pendant les trois années. La pédagogie par projet est mise à profit pour confronter les futurs ingénieurs à la réalité au travers de projets proposés d’abord par les laboratoires de l’École, puis en 3e année par des commanditaires industriels qui viennent chercher ici des solutions originales aux problèmes qu’ils rencontrent. Les élèves ingénieurs peuvent aussi être impliqués dans des projets internationaux où des groupes d’étudiants travaillent sur le même sujet sur deux campus différents : les élèves découvrent ainsi à quel point une culture et un environnement différents peuvent influer sur les solutions à apporter à un même problème.

Des projets émergeant des travaux conduits par les élèves au sein de la d.school ont conduit à la création de start-ups. C’est le cas par exemple d’Omni qui a développé un système de liaison pour relier un fauteuil roulant à une trottinette, ou bien encore d’Ektos qui a développé un projet de caméra mobile pour les pompiers.

La d.school propose ainsi des ateliers assez rythmés alternant théorie et pratique, séquences de travail individuel et séquences de travail en groupe qui peuvent durer plusieurs jours et font appel à l’intelligence collective. Les participants aux ateliers apprennent ici à ne pas penser de manière linéaire, mais itérative pour créer des prototypes, faire avancer les projets en co-créant sur la base des besoins utilisateurs.

La pandémie a obligé la d.school à adapter son dispositif. Le travail sur le terrain a ainsi été remplacé par des outils de collaboration à distance. Mais toute l’équipe, fort dynamique, a fait de cette crise sanitaire une opportunité pour développer de nouvelles compétences, de nouveaux modes d’apprentissage et de travail qui perdurent d’ailleurs après la crise, certaines entreprises étant notamment demandeuses de formats en ligne pour leurs cadres même si les ateliers en présentiel restent de rigueur lorsqu’il s’agit d’approfondir des sujets. La direction de l’enseignement de l’École invite aussi tout nouvel arrivant à participer à une journée organisée par la d.school afin de découvrir tout le potentiel pédagogique proposé par ce dispositif innovant.

Les échanges nourris entre les représentants des écoles de ParisTech et l’exercice pratique proposés par la d.school ont permis à chacun de repartir avec de nouvelles questions et de nouvelles idées. Une prise de recul utile et nécessaire pour tous les participants.