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Vincent Laflèche, Alma Catala, Laura Villette et Yuan Yuan Shen

MINES Paris - S.Boda / Thibaud Vaerma

Date de publication : 24/02/2021
International

#Newsletter n°9 : recrutement international : des candidats toujours motivés et mobilisés

Entretien avec Vincent Laflèche, président de la commission internationale de ParisTech, directeur général de MINES ParisTech ― PSL , Alma Catala, directrice des relations internationales à MINES ParisTech ― PSL, présidente des jurys Argentine et Colombie et Laura Villette, représentante de ParisTech en Chine.

Les écoles de ParisTech accueillent près de 30% d’étudiants internationaux chaque année, quelle est la stratégie du réseau pour les attirer et les recruter ?

VL : Notre stratégie internationale consiste à mettre en avant les spécificités et la richesse du diplôme d’ingénieur « à la française » proposé par ParisTech : une formation d’ingénieur généraliste qui est d’un niveau d’excellence reconnu en France par le classement des différentes écoles de ParisTech mais également au niveau international, un diplôme qui confère l’employabilité d’un master scientifique complété par un master en management pour ceux qui suivraient un cursus plutôt dans une université anglo-saxonne. Notre stratégie repose également sur un ancrage historique fort avec un certain nombre de pays cibles avec lesquels la France a des relations économiques fortes comme l’Amérique du Sud, la Russie et la Chine.

AC : Nous travaillons depuis plusieurs années avec des établissements de premier rang. Nous avons adopté une approche partenariale en créant des liens solides avec les équipes des relations internationales, des chefs de département. Nous avons signé des accords pour encadrer les échanges d’étudiants et mettre en place des doubles diplômes. Pour attirer ces candidats, ParisTech a renforcé sa présence sur les réseaux sociaux. Nous essayons aussi de faire connaître nos établissements aux enseignants-chercheurs des universités partenaires, qui sont des prescripteurs pour les étudiants.

LV : La stratégie sous-jacente du réseau est de valoriser son diplôme d’ingénieur, ses spécificités et ses débouchés (ouverture vers des carrières de recherche, en entreprise ou entreprenariat) dans ces pays où ce diplôme n’existe pas.

La crise sanitaire que nous connaissons actuellement a-t-elle modifié votre stratégie de recrutement à l’international ?

VL : Non et c’est une fierté ! Les écoles de ParisTech ont engagé des mesures strictes qui ont permis d’assurer une bonne continuité de l’enseignement. Nous n’avons jamais complètement interrompu les cours en présentiel sauf pendant le premier confinement. Nous avons également conservé une bonne mobilité internationale pendant toute cette période. Grâce à l’efficacité du réseau ParisTech nous avons su accompagner l’ensemble de nos candidats internationaux recrutés afin qu’ils puissent suivre un cursus normal, voire adapté, mais sans discontinuité.

AC : Nous avons adopté une politique volontariste pour maintenir le même niveau de recrutement, de mobilité sortante et d’accueil des étudiants. Nous avons essayé de trouver des alternatives pour promouvoir les programmes d’échanges en misant notamment sur les réseaux sociaux et les webinaires pour assurer notre campagne de promotion. Nous nous réjouissons car cette année, tous les étudiants internationaux recrutés sont aujourd’hui à l’école même si les conditions ne leurs sont pas des plus favorables. Leur motivation est toujours présente.

LV : Dès février, nous avons su que la campagne de recrutement se ferait en ligne. Traditionnellement, chaque année, au printemps, des représentants des écoles de ParisTech se rendent en Chine, au Brésil, en Argentine, en Colombie et en Russie pour effectuer une campagne de promotion et rencontrer des candidats. Cette année, les déplacements étant impossibles, nous avons décidé de digitaliser la campagne de recrutement. Nous avons réalisé de nombreuses vidéos avec les directeurs des écoles, les étudiants internationaux, les directeurs des relations internationales. Nous avons également mis à jour les sites web et les réseaux sociaux de ParisTech, organisé un webinaire mondial ensuite décliné pour la Russie, l’Argentine et la Colombie, et la Chine. En Chine, nous avons aussi effectué une refonte de notre compte WeChat, créé des pages de présentation de chaque école ParisTech en chinois.

Quel bilan faites-vous de la campagne de recrutement internationale lancée par ParisTech en 2020 ?

VL : Le réseau a montré une formidable résilience dans ce contexte de crise sanitaire. Nous avons su nous réorganiser avec un concours et des missions de promotion en ligne. Il y a eu une adaptation remarquable de la part des équipes internationales et cela a permis aux écoles du réseau de maintenir l’intérêt et la mobilisation des candidats. Globalement, nous avons constaté pour le recrutement 2020, une hausse du niveau caractérisée par une augmentation des candidatures de qualité ainsi qu’une continuité en termes d’effectifs par rapport aux années antérieures. C’est donc un recrutement dont nous sommes particulièrement satisfaits.

AC : Très sincèrement, un bilan très positif. Ce n’était pas du tout évident. ParisTech a su adapter rapidement son processus de recrutement. Tout a été digitalisé : webinaire, test, entretiens en ligne, nouveau CRM. Tous ces outils nous ont permis de maintenir et de traiter le même volume de candidatures. Nous avons atteint le même nombre d’admis que l’année passée et avons obtenu des chiffres supérieurs pour certains pays. Ces nouvelles alternatives digitales nous ont permis de toucher de nouveaux profils et de diversifier les candidatures. L’une des prochaines étapes est de faire venir les candidats recrutés en 2020 et de les accueillir dans les meilleures conditions.

LV : Cette pandémie, nous a permis d’accélérer l’obtention de nouveaux outils et d’en maîtriser de nouveaux qui permettent de communiquer efficacement à distance.

Comment envisagez-vous la campagne 2021 ? Le processus de recrutement doit-il évoluer ?

VL : Le premier objectif est de consolider ces excellents résultats du recrutement 2020 en tirant les enseignements de cette campagne en ligne. Nous avons toujours des sources d’amélioration. Nous avons eu en 2020 des candidats de très grande qualité qui ont postulé en candidat libre à l’extérieur des partenariats que nous avons avec de très nombreuses universités. Nous souhaitons élargir cette source de recrutement notamment en Asie en valorisant l’antenne que nous avons en Chine et qui fonctionne d’une manière excellente.

AC : Notre recrutement a évolué et continuera d’évoluer. Ce que nous avons mis en place en 2020 constitue une évolution significative et positive.

LV : Nous allons devoir travailler dans les mêmes conditions qu’en 2020 car les frontières ne seront pas réouvertes. Nous allons capitaliser sur les compétences acquises en 2020 et continuer à alimenter nos outils de promotion. Nous allons profiter de la campagne précédente pour améliorer, adapter, approfondir. Une grande nouveauté pour 2021, nous allons ouvrir le recrutement à d’autres destinations en Asie : Corée, Japon, Singapour, Taïwan, Hong-Kong, Vietnam, Inde, Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Laos et Cambodge.

Ce processus de recrutement est-il réservé aux écoles de ParisTech ?

VL : Ce processus de recrutement est réservé aux écoles de ParisTech mais l’ambition serait d’ouvrir ce processus à d’autres écoles à qui nous proposons de rejoindre le réseau. Nous souhaitons limiter ce recrutement aux écoles qui partagent les mêmes valeurs : proposer une formation d’ingénieur généraliste à la française dont l’excellence est indiscutable, avec une promesse d’employabilité qui est l’équivalent d’un double master au niveau international, cultiver un fort lien entre recherche et enseignement. Ensemble nous avons vocation à expliquer au niveau international la richesse de ce diplôme qui est propre à la France.

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