Partager
Newsletter 19 - Entretien avec Gérald Peyroche, directeur de l'Institut Villebon - Georges Charpak
Entretien avec Gérald Peyroche, directeur de l'Institut Villebon - Georges Charpak qui célèbre le renouvellement de son statut GIP (Groupement d’intérêt public) et ses 10 années d'existence.
L’Institut va bientôt célébrer ses 10 ans d’existence. Quel est le bilan ?
L’Institut s’est construit avec un projet clair : porter les étudiants issus de la diversité à des positions de cadre dans les entreprises et dans la fonction publique, par la conception de formations inclusives dans le domaine des sciences et technologies. Dont notre Licence Sciences et technologies.
Le bilan sur notre propre licence est très positif : 80 % de succès en trois ans, 95 % de poursuite d’études, et les premiers alumni en situation d’emploi qui atteignent l’objectif visé. Pourquoi ? Grâce à nos formats pédagogiques atypiques et à l’accompagnement personnalisé qui mobilisent l’équipe pédagogique, les élèves tuteurs issus des grandes écoles et les mentors issus des entreprises partenaires. Ensemble, ils favorisent le bien-être et l’engagement des étudiants, sécurisent leur parcours scolaire, et les aident à se projeter vers l’avenir. Grâce aussi au bénéfice d’une formation pluridisciplinaire, qui permet de redécouvrir chaque discipline, voire de se réconcilier avec certaines. À leurs sorties, nos étudiants empruntent des chemins qui sont décorrélés des bacs dont ils sont issus : l’Institut leur ouvre des portes, malgré leurs fragilités initiales.
Le terrain de notre licence est un lieu d’expérimentation pédagogique qui a produit beaucoup de résultats : nous avons déjà testé plus de 60 enseignements atypiques. Pour certains d’entre eux, nous avons eu le temps de mener des travaux de recherche qui ont établi leur impact sur la réussite étudiante. Et au-delà du seul terrain de notre licence, notre activité de recherche-action, menée au sein du tout jeune Centre d’Expérimentation Pédagogique, a déjà concerné plus de 200 acteurs issus d’un ensemble varié d’établissements d’enseignement supérieur - et mené à plus de 50 publications et communications dans des colloques internationaux.
Notre seul regret : n’avoir pas encore suffisamment d’exemples d’essaimage dans des contextes plus traditionnels de l’enseignement supérieur – en raison du décalage entre expérimentation et transposition, et des difficultés inhérentes au changement d’échelle.
Autre bonne nouvelle, le statut GIP (Groupement d’intérêt public) de l’Institut vient d’être renouvelé. Quelle est la feuille de route des prochaines années ?
Notre projet est clair : renforcer et développer le Centre d’expérimentation pédagogique. Nous souhaitons déployer son activité au bénéfice des établissements membres du GIP, mais pas seulement : notre CEP va par exemple accompagner la création d’une école d’ingénieurs du développement durable à Clermont-Ferrand.
Le modèle économique de l’Institut est fragile : pour soutenir ses ambitions, l’Institut doit collecter des financements à hauteur de 350 000€ / an en plus de ceux alloués par les membres du GIP. L’Institut est pour cela fortement dépendant du financement par des entreprises. L’implication des établissements membres du GIP, grâce à leurs réputations et leurs réseaux, est déterminante pour que les entreprises s’intéressent à nous : à la création de l’Institut, les fonds de mécénat ayant été collectés avec succès par la Fondation ParisTech !