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Date de publication : 02/03/2022
Enseignement
International

Newsletter 12 : entretien avec Sofia Costa D'Aguiar et Sophie Griveau sur EELISA

Entretien avec Sofia Costa D'Aguiar, directrice exécutive d'EELISA et Sophie Griveau, directrice des études d'EELISA.

EELISA (European Engineering Learning Innovation Science Alliance) est une des 41 universités européennes financées par la Commission européenne pour une période de trois ans dans le cadre du programme Erasmus+. L’alliance a pour ambition de transformer l’ingénierie, de la centrer d’avantage sur les enjeux de la société en développant un diplôme d’ingénieur européen qui permette aux diplômés de travailler dans tous les pays européens. Trois écoles de ParisTech (École des Ponts ParisTech, Chimie ParisTech - PSL et MINES ParisTech - PSL), l’Universidad Politécnica de Madrid (Espagne), Budapesti Műszaki és Gazdaságtudományi Egyetem (Hongrie), Universitatea Politehnica din București (Roumanie), İstanbul Teknik Üniversitesi (Turquie), Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg (Allemagne), Sant’Anna, Scuola Normale Superiore Pisa (Italie) en sont membres avec l’European Network for Accreditation of Engineering Education (ENAEE) comme partenaire associé.

Comment les partenaires d’EELISA travaillent-ils ensemble ?

SCA : Avant EELISA, certains étaient déjà en relation dans le cadre de leur politique d’établissement ou collaboraient dans le cadre d’alliances européennes alors que d’autres n’avaient jusqu’ici aucune relation. Avec EELISA tous ces établissements communiquent les uns avec les autres, créent des liens toujours plus forts. L’alliance s’organise en neuf groupes de travail. Chaque groupe est dirigé par un des membres de la communauté et couvre un sujet différent comme la coordination des membres ou encore les liens entre l’éducation, la recherche et l’innovation. Dans chaque groupe, les membres d’EELISA ont un représentant qui participe à construire l’offre que l’alliance veut développer pour proposer aux élèves de nouvelles opportunités en termes de mobilité, élargir leurs perspectives professionnelles dans un espace qui va au-delà des frontières de leur pays de formation.

SG : Chaque partenaire a des personnels académiques et également des étudiants qui souhaitent d’impliquer dans le projet EELISA. Ils travaillent dans les différents groupes de travail sur des sujets définis. C’est un  mode de fonctionnement très constructif car chaque point de vue est partagé et discuté. Il y a une forte implication de chaque personnel dans le projet. On sent la volonté de chaque partenaire d’atteindre les objectifs fixés.

Comment travaillez-vous pour mettre en place le diplôme d’ingénieur européen ?

SG : Une vision de l’ingénieur européen que je trouve constructive et porteuse de valeur pour les étudiants et les futurs ingénieurs a été définie au sein d’EELISA. Nous souhaitons former des scientifiques de haut niveau, citoyens européens, qui pourront répondre aux défis de la société en prenant en compte toute leur complexité. Travailler sur la définition d’un diplôme européen nécessite un travail collaboratif avec les différents partenaires. Il faut s’accorder sur plusieurs points comme les contenus ou le niveau. C’est un travail sur le long terme même si nous avons des objectifs assez précis. Les contours vont se dessiner au fur et à mesure. Il faut que chaque établissement s’empare de ce sujet pour que le produit final soit en accord avec les objectifs et la vision de chaque établissement. Nous espérons par la suite faire germer ce type de diplôme ailleurs.

Quel est le rôle des écoles de ParisTech dans le projet ?

SCA : Elles ont un rôle très important dans le développement et la construction de l’ingénieur européen du futur qui nécessite la mise en place d’un diplôme européen qui n’existe pas encore. Elle aident à construire un cadre méthodologique pour créer ce modèle en dirigeant trois groupes de travail centraux. Il faut dans un premier temps comprendre les neuf cadres réglementaires nationaux de nos membres et en sortir pour construire un cadre européen commun. Cette tâche est sous la responsabilité de l’École des Ponts ParisTech qui gère le groupe de travail « Education Management, Accreditation ». Chimie ParisTech – PSL a le rôle de développer le contenu de ce nouveau cadre qui va au-delà du profil de l’ingénieur européen (offres de formation pour les personnels des membres de l’alliance, développement du multilinguisme etc.). Enfin, MINES ParisTech – PSL pilote avec son groupe de travail les thématiques de la mobilité, de l’inclusivité et de la participation des étudiants. Les écoles travaillent également sur le profil de l’ingénieur européen de demain, sur l’adéquation de l’offre d’EELISA avec les attentes du marché et de la société, ses facteurs différenciants. Elles réfléchissent à comment mieux ancrer les ingénieurs dans la société pour qu’ils puissent travailler sur des enjeux complexes, interdisciplinaires, interculturels.

SG : L’École des Ponts ParisTech travaille en coordination avec les autres établissements, sur les problématiques d’accréditation du futur diplôme et sa reconnaissance au niveau des instances nationales et européennes en lien avec des organismes d’accréditation. Au démarrage, chaque établissement a dû apprendre à se parler, se comprendre mutuellement car chacun n’avait pas forcement la même nomenclature. C’est un groupe de travail qui avance bien et qui est très important. MINES ParisTech - PSL travaille sur les problématiques de mobilité. Nous souhaitons que les futurs étudiants puissent avoir une formation européenne. La mobilité est donc un sujet clé qui a plusieurs aspects : la formation initiale avec des modules d’enseignement accessibles dans les différents établissements, les stages, potentiellement des écoles d’été qui pourraient être intéressantes. Chimie ParisTech - PSL pilote la définition du diplôme d’ingénieur européen et doit mettre en place un catalogue de cours commun EELISA pour les étudiants. Un aspect que je trouve intéressant dans le projet : la mobilité des enseignants. Cette possibilité existe avec Eramus mais on ne s’en empare pas forcement. Avec EELISA nous avons l’occasion de pouvoir le faire, de partager et d’améliorer nos pratiques pédagogiques, d’apprendre les uns des autres.

Quels sont les événements et les actions attendus cette année? 

SCA : Beaucoup de temps de travail collectifs sont prévus pour renforcer l’alliance et construire ses communautés. Nous sommes convaincus que les acteurs de l’enseignement supérieur ont un rôle clé à jouer dans la transformation de la société. Nous représentons un espace neutre dans lequel nous pouvons développer des plate-formes multi-acteurs, dialoguer, amener des connaissances et créer des articulations qui peuvent aider la société dans ses challenges comme ceux liés au changement climatique. Forts de ce constat, nous avons prévu d’organiser plusieurs sessions de travail dans lesquelles nous inviterons des acteurs de la société à venir dialoguer avec nous sur par exemple les besoins du marché par rapport à l’offre des ingénieurs de demain ou sur les offres conjointes de mobilité (stages, apprentissages…). Nous allons également organiser des évènements pour faire s’impliquer les entreprises dans les communautés d’EELISA encadrées par les 17 objectifs du développement durable des Nations Unies qui réunissent des étudiants et des acteurs de l’ innovation, de la recherche et de l’éducation. Ils travaillent ensemble sur des sujets complexes qui vont répondre à des besoins de la société. Par ailleurs, nous allons mettre en place une « Research Base Learning » qui va permettre le partage de bonnes pratiques. Quelques exemples : comment intégrer la recherche dans la classe ? Comment unir éducation et recherche et donner une ouverture aux étudiants le plus tôt possible pour pouvoir les engager dans des carrières scientifiques ? Enfin, nous sommes en train de préparer un « forum EELISA sur l’employabilité » pour promouvoir des offres d’emploi au niveau européen avec une stratégie conjointe.

SG : Communiquer encore plus auprès des étudiants sur les possibilités de mobilité et notamment les cours par la mise en ligne d’un catalogue de cours sur le site web d’EELISA. Continuer à communiquer sur le projet EELISA à l’intérieur de chaque établissement pour que chacun puisse se projeter dans l’avenir et voir comment il peut contribuer au projet à travers les différentes communautés EELISA. Avec la présidence de l’Europe par la France, nous souhaitons arriver à mettre en place un diplôme européen ou à minima une certification. Travailler sur les grandes lignes du diplôme européen d’ingénieur servira de base pour définir potentiellement d’autres diplômes comme le bachelor avec la vision EELISA.

Chiffres clés :

  • + de 500 étudiants ont fait une mobilité en 2020/2021
  • 180 000 étudiants
  • 16 000 enseignants et enseignants-chercheurs
  • 11 000 employés ou personnels administratifs
  • 36 accords

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