PartagerPartager
Date de publication : 19/07/2021
Enseignement
International

Mwendwa KIKO, un étudiant de l’Université de Nairobi à l’Ecole des Ponts ParisTech

Mwendwa Kiko, titulaire d’un bachelor en génie civil de l’Université de Nairobi, a décidé de poursuivre ses études en France. Admis dans le master TRADD (Transport et Développement Durable) de l’Ecole des Ponts ParisTech, il effectue actuellement un stage au sein du Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT) de l’école. Il bénéficie d’une bourse du gouvernement français (BGF) attribuée par l’Ambassade de France au Kenya. Il nous raconte pourquoi il est venu en France.

 

  • Quel est votre parcours avant votre arrivée à Paris ?

Je suis Kenyan. J’ai grandi au Kenya et j’ai effectué toutes ses études dans le système kenyan. Je n’avais jamais vécu à l’étranger avant mon arrivée en France en août dernier.

J’ai appris le français au lycée et à l’Alliance française à Nairobi.

J’ai obtenu un bachelor en génie civil à l’Université de Nairobi. Je voulais utiliser les outils mathématiques pour résoudre les problèmes sociétaux. Après les 5 ans de bachelor, j’avais juste envie de travailler. C’est ce que j’ai fait pendant deux ans. Mais je n’étais pas très satisfait. J’ai donc décidé de poursuivre et de faire un master.

J’ai fait mon bachelor au College of Architecture and Engineering de l’Université de Nairobi. C’est un un excellent college, très vieux, il a 50 ans d’histoire. J’ai été notamment marqué par les interactions avec la faculté, les différents professeurs et la façon dont ils abordaient les problèmes et les solutions. Mais il manquait du matériel, notamment informatique ; les logiciels dataient un peu.

D’abord intéressé par le génie structurel , je me suis finalement intéressé aux transports. J’ai fait un stage de 6 mois entre la 4e et la 5e année de bachelor dans l’entreprise qui m’a embauché après, Span Engineers LLP.

Je suis inscrit comme « graduate engineer » auprès de l’Engineers Board of Kenya (EBK). Je dois travailler trois ans sous la tutelle d’un ingénieur inscrit au registre, rédiger un rapport et passer un examen pour être « professional engineer ». L’année en France n’est pas reconnue car je ne suis pas supervisé par un ingénieur inscrit au registre des ingénieurs, mais le stage peut être pris en compte par l’EBK.

 

  • Comment avez-vous connu le master TRADD de l’Ecole des Ponts ParisTech ?

Au début, je pensais continuer mes études et faire une thèse pour enseigner à l’université en génie structurel. Mais petit à petit, notamment après un projet mené avec une entreprise qui construit une grande route à Nairobi, il a vu l’impact sur la vie des gens sur le terrain et je me suis tourné vers les transports.

A ce moment-là, je ne pensais pas pouvoir faire un master en français. J’ai donc d’abord cherché un master en transport en anglais. Je n’en ai pas trouvé en France. Mais la représentante de Campus France à Nairobi, Solveig Gathelier, m’a encouragé à postuler pour un master en français car elle pensait que j’avais le niveau requis en français. J’ai alors de nouveau regardé le master TRADD que j’avais mis de côté. J’ai encore regardé le site de ParisTech et j’ai envoyé un mél à Emeric Fortin, le responsable du master. Il m’a donné tous les détails et j’ai postulé.

Je cherchais un master en France car je voulais pratiquer le français et venir en France. Je voulais vivre en France.

Mais je n’étais pas sûr de pouvoir venir. Mais en juillet, la semaine où je voulais annoncer que je reportais mon arrivée à la rentrée suivante, j’ai appris que j’avais la bourse de l’ambassade.

 

  • Pourquoi avoir choisi de faire un master en France ?

Je ne voulais pas rester au Kenya car je voulais voir un autre système. Je n’avais pas pris conscience, avant d’arriver en France, des différences entre le système anglo-saxon et le système français.

 

  • Que vous a apporté cette formation ?

L’accueil a été très chaleureux. Emeric Fortin se soucie vraiment de ses élèves.

Le programme était chargé. Avec le confinement et l’hiver, c’était compliqué car nous étions séparés et il faisait froid. Mais c’est un peu une petite famille avec 25 étudiants dans le master. C’est une grande différence avec la fac. Emeric Fortin faisait des appels Teams pour voir si tout allait bien. C’est une vraie différence.

Le niveau scientifique aussi est très différent. En bachelor, on met l’accent sur le « comment on fait quelque chose ». Ici on travaille sur le « pourquoi on fait quelque chose »,  « pourquoi cette solution et non pas autre chose », et aussi sur l’aspect développement durable.

J’habite dans une résidence du CROUS juste à côté de l’école. C’est un grand avantage.

 

  • En quoi consiste votre stage au LVMT ?

Je travaille sur un modèle MODUS de transport qui appartient à la DRIEAT de Paris. L’objectif est de faire de la prospective sur les transports, leur évolution et les effets de cette évolution.

Il existe sous le programme SAS et je dois le transcrire en Python. Puis je vais faire plusieurs tests pour voir les effets d’évolution dans le domaine des transports.

Je suis revenu à mon rêve d’origine : utiliser les mathématiques pour résoudre les défis sociétaux.

Mes directeurs de stage au LVMT sont Nicolas Coulombel et Alexis Poulhès, chercheurs en économie des transports.

 

  • Quelles sont vos perspectives après le master ?

Je souhaite faire une thèse en modélisation ou économie des transports, plutôt en France car je suis déjà installé et l’environnement scientifique très élevé. J’ai postulé pour une thèse dans une université de la région parisienne et j’attends la réponse.

Puis je souhaite retourner au Kenya et enseigner à l’Université de Nairobi.

 

  • Que conseilleriez-vous à des étudiants kenyans qui souhaiteraient venir dans les écoles de ParisTech ?

Il faut venir en France car c’est un pays de haut niveau scientifique. La France est le pays d’Eiffel et de beaucoup de grands mathématiciens depuis plusieurs siècles.

C’est le pays de la culture : c’est immatériel, mais cela a un grand impact.

Paris est une très belle ville.

C’est la possibilité de voir une autre culture, d’être un environnement multiculturel.  Cela présente de très grands avantages. On apprend au-delà des cours. Dans le master TRADD, il y a des étudiants du monde entier : Kenya, Liban, Mauritanie, Vietnam, Maroc, Algérie, France, Afghanistan, Chine, Côte d’Ivoire, Brésil, Corée du Sud, Japon etc.

 

Retour à la liste des actualités