Personnel hospitalier remerciant les Arts et Métiers pour les visières
Arts et Métiers
Les écoles d’ingénieurs de ParisTech s’organisent depuis le 16 mars pour assurer la continuité de leurs activités, en particulier en matière de formation et de recherche, et soutenir leurs élèves et personnels, dans cette situation inédite de confinement. A la suite de l’annonce du Président de la République du 13 avril, elles redoublent d’efforts pour assurer la fin de l’année académique, préparer l’après confinement et la réouverture aux élèves en septembre, tout en se mobilisant pour apporter leur aide au personnel soignant.
Depuis la crise sanitaire inédite liée au COVID-19 et la mise en place du confinement, les écoles de ParisTech ont multiplié les initiatives pour assurer la continuité pédagogique et adapter au mieux les cours pour un enseignement à distance. La plupart des cours n'ont pas été interrompus grâce à une réactivité et à une flexibilité du corps enseignant qui a immédiatement lancé les cours à distance. Certaines écoles avaient déjà formé leurs enseignants avant le départ en confinement, par exemple à l’École des Ponts ParisTech. Les cours magistraux se tiennent en visioconférence avec des supports adaptés : de nombreux enseignants ont modifié leurs supports pour les rendre plus ludiques et abordables par les élèves, en utilisant des plates-formes comme Moodle, Teams, Adobe Connect ou Chime et des classes virtuelles avec Collaborate et Zoom. Les TP sont également organisés en distanciel quand cela est possible, comme à l’lnstitut d’Optique. Des exercices de mesure par exemple sont remplacés par des exercices d’analyse. Les écoles parviennent ainsi à maintenir quasiment le même rythme que celui prévu initialement, en trouvant des moyens d’adapter les cours et de les dispenser différemment. Des salles informatiques à distance ont été installées.
En ce qui concerne les examens, les écoles étudient des solutions, voire font déjà des tests pour les organiser à distance, en les adaptant si besoin. Un enseignant de l’Institut d’Optique a ainsi créé un Doodle pour savoir quand tous les élèves seraient disponibles, puis mis les documents en ligne cinq minutes avant le début de l'épreuve en demandant un accusé de la bonne réception des documents. Chaque élève a envoyé une heure après une photo de sa copie au professeur, qui en a accusé réception. Les élèves ont apprécié d’avoir des enseignants à l’écoute, prêts à les accompagner à distance sur la durée comme en témoigne Blandine, élève à Chimie ParisTech - PSL : “Dans l’ensemble, tous les professeurs sont très investis. On ne se sent pas du tout délaissés, au contraire ! La continuité s’est bien faite. Bravo aux professeurs qui sont super réactifs et se débrouillent bien avec Teams et les forums sur Moodle pour nous aider et répondre aux questions”.
Les écoles assurent par ailleurs, depuis mi-mars, un suivi régulier des élèves, apportant leur soutien à ceux qui rencontrent des difficultés psychologiques et/ou financières, qu’ils soient en France ou restés à l’étranger. Un appui particulier est apporté aux élèves internationaux qui sont restés en France, dans les résidences étudiantes. Chaque semaine, des commissions se réunissent pour étudier les situations au cas par cas afin d’identifier les aides qui peuvent leur être apportées, notamment via l’appel aux dons lancé par ParisTech auprès des alumni et des entreprises partenaires et soutenu par la Fondation ParisTech.
Les missions et les stages en entreprises ont majoritairement été maintenus ou décalés dans le respect des mesures prises par ces entités. La plupart des élèves réalisent leur stage en télétravail dans les entreprises comme dans les laboratoires de recherche. Les écoles réfléchissent actuellement aux modalités d’évaluation des compétences que les élèves doivent acquérir pendant leur stage ou projet de fin d’études pour ceux qui n’auront pu les mener à bien.
Dans la plupart des écoles, les activités de recherche se poursuivent et la continuité de travail des doctorants est facilitée. A MINES ParisTech - PSL, les ateliers doctoraux du Cerna (Centre d’économie industrielle) sont actifs et plusieurs thèmes de recherche qui concernent la crise sanitaire donnent lieu à des contributions. La recherche dite «expérimentale» qui nécessite des instrumentations spécifiques, ou une présence sur le terrain a été impactée mais elle se poursuit. Par exemple, le radar en bande X, équipement remarquable du laboratoire HM&Co de l’École des Ponts ParisTech continue d’enregistrer ses données. Celles-ci sont analysées et modélisées à distance par les chercheurs qui assurent la continuité des engagements envers ses partenaires industriels.
L’expérience inédite du confinement est ainsi mise à profit par les enseignants pour tester de nouvelles pratiques pédagogiques, de nouveaux modes d’évaluation comme par les élèves ingénieurs pour expérimenter en situation réelle comment faire face à l’incertitude. De même les personnels administratifs et techniques ont su s’adapter à de nouvelles modalités de travail et de communication via les nombreuses solutions techniques mises à disposition par les services informatiques et les moyens déployés par les équipes de communication très investies pour maintenir et resserrer le lien, via les supports internes et les réseaux sociaux notamment.
Enfin, des écoles se mobilisent également pour fournir du matériel de protection aux équipes soignantes. Les personnels, les enseignants et les étudiants des Arts et Métiers ont ainsi décidé de fabriquer des visières de protection. Sous l'impulsion de Nicolas Perry (laboratoire I2M), à Bordeaux, un modèle de visière a été conçu, en lien avec le service de réanimation du CHU de Bordeaux, et diffusé auprès des autres laboratoires Arts et Métiers. Les équipes mobilisées dans les campus, avec l'appui des étudiants qui fabriquent des visières directement à domicile dans plus d'une vingtaine de villes, sont à ce jour capables de produire 6 000 visières de protection par semaine. Pour produire davantage de visières, l’école a mis les schémas de fabrication en accès libre. Du côté d’Agro ParisTech, les chercheurs et personnels des différents centres de l’établissement ont participé à la collecte de masques, gants, sur-blouses, gels hydro-alcooliques et désinfectants de surface pour répondre au besoin des professionnels de santé de leurs territoires. Le matériel collecté a été transmis à des pharmacies, des cabinets de médecins généralistes ou d’infirmiers et des CHU. Autre exemple : une quinzaine de doctorants et élèves du cycle Ingénieur civil de MINES ParisTech - PSL se sont portés volontaires pour identifier des solutions concrètes afin de faire face à la pénurie des pousse-seringues électriques dans les services de réanimation, à la demande de MedTech in France.